• Nos fiançailles sous la pluie, la fois où j'ai dit oui!

    Nos fiançailles sous la pluie, la fois où j'ai dit oui!

    C’était le 4 août 2018. Nous étions en vacances, sur l’île de Martha’s Vineyard, juste tous les deux. Il faisait 20 degrés, la température idéale pour la fille que je suis qui n’aime pas particulièrement la chaleur. C’était l’une de ces journées grises et pluvieuses, mes préférées. Ce que je ne savais pas, ce matin-là, c’est que mon amoureux allait me demander de l’épouser. Je me souviens exactement de tous les détails de cette journée, car bien qu’elle était emplie de simplicité, chaque moment était magique avec un grand M, un M en majuscule.

    J’avais mis mes jeans troués, mes préférés, une petite laine blanche, j’étais chaussée de gougounes et je portais un imperméable, avec mon capuchon, pour essayer tant bien que mal de rester au sec. L’importance du brushing, t’sais! Nous avons marché jusqu’au belvédère du haut des falaises d’Aquinnah. Grimpée sur une clôture de bois digne de celles que réparait Ovila dans les Filles de Caleb, je regardais la mer et j’étais complètement émerveillée par les vagues qui se déchainaient sur les plages tout en bas. La vue était à couper le souffle. Je répétais à Christian de regarder, qu’il y avait un bateau au loin, ne réalisant pas qu’il attendait que je me retourne pour me demander ma main. C’est sans grand artifice ni cérémonie qu’il m’a tendu cette bague, qui était déjà mienne, et qu’il m’a demandé «Chérie, veux-tu m’épouser?»

    On a pleuré dans la pluie, oui, comme dans la chanson, on n’y voyait que du feu. Accotée sur la petite clôture de bois, j’avais dit oui. On ne voyait plus rien dans nos lunettes, nous étions trempés, la pluie continuait de tomber de plus en plus fort et on essayait d’immortaliser le moment avec un bon vieux selfie comme nous n’étions que tous les deux.  


    Nous n’avions aucun plan pour le reste de la journée à part celui d’apprécier chaque instant. J’essayais d’enregistrer dans ma mémoire, le souffle du vent, les gouttes de pluie qui tombaient sur mes pieds, l’odeur de la mer mélangée à celle de l’herbe mouillée. On a croisé un couple de la place à qui j’ai demandé de prendre quelques photos de nous, «pour les souvenirs de nos fiançailles», je leur ai dit fièrement. La dame, aussi heureuse que nous l’étions nous-mêmes, a pris au moins 1000 photos et nous a offert de nous faire livrer une bouteille de Champagne à notre hôtel en soirée! J’ai tellement ri! Elle était si gentille, ne cessant de nous répéter combien elle était heureuse pour nous. En la remerciant, je lui ai dit qu’elle avait déjà fait beaucoup et que nous faisions du camping à l’autre bout de l’île, le summum du glam.

    Cette journée, marquée à jamais par une montagne d’émotions et d’amour, s’est terminée avec un souper dans un restaurant d’une «ville sèche» qui ne servait donc pas d’alcool (nous aurions bien pris la bouteille de Champagne à cet instant), et avec une mouffette et une dinde sauvage qui avaient élu domicile sur notre terrain de camping. Malgré tout, on ne pouvait s’arrêter de rire.

    Encore aujourd’hui, je me souviens de l’odeur, de la température, de la pluie, des rafales de vent, encore aujourd’hui, je me souviens de tout de cet instant.